L’inflation, cette petite bête qui ne monte pas

Phénomène devenu banal dont on ne parle plus, l’inflation est passée en territoire négatif en août dans la zone euro, mesurée à -0,2% par l’Office européen des statistiques. Dans un monde où depuis des décennies elle était surveillée comme le lait sur le feu, ce n’est pas un petit changement. Qualifier d’inflation négative la déflation de sinistre réputation afin d’en amortir l’impact ne change rien à l’affaire.

Bienvenue à Christine Lagarde

Le procès de la politique d’achats obligataires de Mario Draghi se poursuit et s’intensifie dans le but manifeste de faire fléchir la nouvelle présidente de la BCE. Le PDG d’Allianz, le leader européen de l’assurance, a été entendu hier, c’est aujourd’hui au tour de Frédéric Oudéa, le PDG de la Société Générale, qui est intervenu au nom de la Fédération française des banques dont il vient de prendre la présidence.

La petite enjambée de Draghi

Ce n’est pas une surprise, Mario Draghi prépare le terrain pour l’arrivée de Christine Lagarde et va annoncer en septembre prochain un train de mesures. Les détails n’en sont donc pas connus, mais il est certain qu’elles vont marquer le mandat de celle-ci qui ne va avoir qu’à les avaliser. À ceux qui demandaient quelle politique la nouvelle présidente allait adopter, la réponse est apportée, c’est celle de son prédécesseur.

Le pragmatisme des banquiers centraux

La BCE ne dévoile pas encore ses batteries depuis l’annonce par Mario Draghi, prochainement sur le départ, que les achats d’obligations pourraient reprendre si l’inflation ne repartait pas. Selon son économiste en chef Philip Lane, « ses dirigeants doivent aussi être ouverts à de nouvelles idées et de nouvelles méthodes » bien qu’ils disposent de marge de manœuvre pour engager un nouvel assouplissement monétaire afin d’accomplir son mandat.

Il n’y a pas de quoi rêver

Comment ne pas en convenir, nous vivons une époque singulière ayant perdu beaucoup de nos repères ! Douze ans sont passés depuis le déclenchement de la crise, mais ses effets profonds se font toujours sentir, quand bien même elle ne tient plus le haut de l’affiche. De financière à l’origine, elle est devenue économique, sociale et politique. Elle a désormais acquis une dimension psychologique qui rejaillit sur les autres domaines.